Bonjour,
Aujourd'hui, je vais vous parler d'un sujet qui me tient à coeur : la perte de nos animaux de compagnie.
Le « deuil animalier » est peu connu et, malheureusement, très peu pris au sérieux dans notre société. Dans certains cas, il est même banalisé par l’entourage de la personne qui vient de perdre son compagnon.
J’ai personnellement vécu plusieurs pertes d’animaux et la plus difficile fut la mort de ma 1ère chatte, Melody, âgée de 17 ans. J’ai mis 2 ans pour m’en remettre et j’ai découvert, 5 ans plus tard, qu’une grande tristesse résidait encore au niveau de mon chakra du cœur, lors d’un soin énergétique.
La perte d’un animal a donc des répercussions émotionnelles très importantes sur l’être humain et elles peuvent également durer dans le temps.
Pourquoi sommes-nous si attachés à nos animaux ?
Il y a plusieurs raisons au fait que nous sommes très attachés à nos boules de poils. Tout d’abord, le statut de l’animal a évolué au cours de notre histoire : en effet, dans un premier temps, il a était domestiqué à des fins utilitaires, puis dans un deuxième temps, l’animal a pris une place importante à côté de l’Homme pour lui tenir compagnie. Un lien affectif s’est donc crée au fur et à mesure entre l’Animal et l’Homme (Pralong). L’animal de compagnie est donc devenu, de nos jours, un membre de la famille à part entière. Par sa présence quotidienne au sein de la famille, il nous apporte de l’amour, de la tendresse, de la joie et la sécurité, essentiellement auprès des enfants, des adolescents et des personnes âgées. L’animal est également un grand soutien affectif pour les personnes seules et isolées.
Ensuite, il possède de très belles qualités. Effectivement, il ne juge pas, il ne porte aucun regard critique envers son gardien, il est fidèle et il nous aime tel que nous sommes. Il nous permet ainsi de restaurer notre estime de soi qui est si souvent dévalorisée dans notre société. Il nous permet de nous sentir utiles et responsables. C’est également le confident idéal car il peut garder tous les secrets.
Enfin, nous avons également tendance à « humaniser » notre animal de compagnie. L’animal est souvent considéré comme un « bébé », un « enfant », un « ami », parfois, il est la seule source d’affection pour les personnes vivant dans la solitude. Pour d’autres, qui fuient la relation avec les êtres humains, l’animal devient un « interlocuteur » privilégié. L’animal possède donc, pour certaines personnes, le même statut qu’un être humain.
Pourquoi sommes-nous très affectés par la mort de notre animal de compagnie ?
Quand survient la perte d’un animal, celle-ci provoque un grand vide dans notre vie. Toute perte entraîne un deuil. Son intensité dépend de l’importance de cette perte. La disparition d’un animal qui a été aimé durant plusieurs années, qui vouait un amour inconditionnel à ses maîtres, crée une absence douloureuse et un manque énorme. Plus le lien d’attachement est fort, plus la perte sera ressentie intensément. Chez certaines personnes, le deuil d’un animal est similaire à la perte d’un semblable (Lavergne).
Le processus de deuil.
Lorsque nous perdons notre animal, nous passons donc par le même processus de deuil que lorsque nous perdons un semblable. Nous ressentons alors de l’anxiété, du déni, de la colère, de la culpabilité et nous pouvons également entrer dans une période de dépression (perte d’appétit, sommeil perturbé, repli sur soi,…) (Lavergne).
L’acceptation, qui représente la dernière étape, se vit graduellement et les émotions ressenties sont très fortes. Pour bien faire son deuil, il faut s’autoriser à le vivre, ce qui n’est pas toujours évident. En effet, le deuil animalier est unique car notre société ne reconnaît pas ce deuil comme un « vrai » deuil et qu’il est fréquemment jugé. Pourtant, les émotions que nous ressentons sont très intenses et la tristesse qui accompagne ce deuil est bien réelle. Mais nous entendons souvent des remarques qui blessent énormément les gardiens endeuillés : « Ce n’est qu’un chien/ chat », « ce n’est pas grave, tu en auras un autre », « arrête de pleurer, ce n’est qu’un animal »,…Ces remarques, dénuées de toute empathie, entravent le processus de deuil et empêchent les gardiens d’exprimer leurs émotions, car généralement, face à ces commentaires, ils tairont leur souffrance. Dans certains cas, les personnes les plus vulnérables, qui se sentent incomprises dans leur détresse, peuvent développer un deuil pathologique, voire sombrer dans un état d’esprit suicidaire.
Il est donc important de ne pas minimiser ou ridiculiser la peine et la souffrance des gardiens endeuillés. Surtout chez les personnes vulnérables, les enfants, les adolescents ou les personnes âgées, qui sont très attachés à leur compagnon. Ces personnes ont un grand besoin d’une écoute bienveillante et de réconfort.
Que faire pour surmonter un deuil animalier ?
Le travail de deuil commence par un choix : la crémation (individuelle ou collective) ou l’enterrement. Ensuite, les gardiens décideront de laisser les « affaires » de l’animal (bol, gamelle, coussin, panier, jouets,…) chez eux un certain temps, ou les rangeront pour leur prochain compagnon, ou ils s’en sépareront. Chacun est libre de faire ce qu’il ressent.
Durant un temps, plus ou moins long, certains gardiens entendront le bruit des « pattes » de leur animal sur le sol, ou sentiront une « présence », ce qui est tout à fait normal. Puis, ces manifestations disparaîtront.
France Carlos écrit dans son livre « Deuil animalier » que certains rituels peuvent aider à surmonter la perte de nos loulous. Elle conseille de faire, par exemple, un album photos, ou d’écrire un hommage à son animal. Nous pouvons également acheter un arbre et le planter.
Toutefois, si le deuil est trop douloureux, il est conseillé de demander de l’aide auprès d’un professionnel.
Ne restez pas seul avec votre souffrance, il est très important d’en parler, si ce n’est à un professionnel, au moins à un ami proche qui vous soutiendra et vous écoutera.
A toutes les étoiles qui ont perdu leur boule de tendresse,
A tous nos compagnons de route qui veillent sur nous de là-haut,
Corinne
Livres sur le sujet :
France Carlos. Le deuil animalier (2008). Edition Broquet.
Marina Von Allmen-Balmelli. Quand l’animal s’en va… : Gérer la perte de son animal de compagnie (2007). Edition Jouvence.
Laïla Del Monte. Les Animaux…Leur chemin vers l’autre monde (2012). Edition Véga.
Photo : cats-paw (Pixabay)